carole pellerin
La liberté du jeu et la détermination intellectuelle sont deux facettes importantes de mon processus créateur.
Mes images se créent à partir d’un dépôt ludique, hasardeux et aléatoire. Je joue, tripote, manipule des médiums variés afin d’obtenir un fond riche et inspirant.
Je contemple en silence ce fond afin d’en saisir le potentiel expressif.
Ensuite, je fais des choix intuitifs afin de composer une image totalisée, tout en respectant le potentiel qu’il y avait au départ.
J’aime prendre mon temps afin d’écouter mon ressenti qui évolue et se module constamment. La lenteur me rend disponible, plus sensible à ce dont l’image a besoin pour se révéler. Ma démarche se veut, avant tout, spirituelle.
Mes images évoquent des espaces illusionnistes, surréalistes et oniriques. Souvent, les éléments du tableau produisent un effet théâtral. Aussi, de mes tableaux émane un silence méditatif. L’agitation du tape-à-l’œil en est exclue.
Créer des images me permet d’explorer mon inconscient et ma mythologie personnelle.
Le processus créateur, la composition, les œuvres des grands maîtres et le dessin me sont des objets d’étude privilégiés.
Mes médiums de prédilection sont l’acrylique, l’huile, le fusain et le pastel sec.
martin carriere
Mon travail s’inscrit dans une disponibilité à tout ce qui peut se présenter dans l’espace pictural. Ainsi, je mise avant tout sur l’expérience de faire naître l’image plutôt que sur le résultat tangible.
Aucune conceptualisation ne précède cette aventure visuelle. Je compose d’abord avec une pléthore d’inscriptions plastiques peu contrastées; un relatif chaos qui s’ordonne lentement, par sacrifices, mais sans jamais s’immobiliser complètement. Dans cette mouvance, les images qui se révèlent ne m’apparaissent que comme des traces momentanées d’une transformation potentiellement infinie; un état, un moment de la matière qui devient présence de l’indicible.
Donc, il s’agit, pour moi, d’être à l’écoute de quelque chose d’inexprimable qui, à travers l’aléatoire du geste, laisse parfois sa marque sur le support. Ainsi, je déplace et j’accumule la matière jusqu’à sentir une résonnance, une immédiateté de l’image. Lorsqu’une représentation émerge, c’est bien parce qu’elle paraît nécessaire puisqu’intimement liée au ressenti qui se dégage de l’ensemble. C’est une représentation partielle et allusive qui provient toujours des accidents de la matière.
Ce qui m’interpelle, c’est d’abord la lumière. L’usage du noir, du blanc et des infinies nuances de gris me semble la manière la plus directe d’obtenir ces clairs-obscurs qui me font vibrer. Le contraste se produit alors dans une lente accumulation de nuances. Il en ressort un monde d’atmosphère et de flou, d’incertitude et d’illuminations où l’obscurité est potentiel de silence, de mystère et de profondeur insondable.
Être là, à l’écoute de l’inimaginable, voilà le seul et paradoxal programme de cette peinture aux horizons improbables.
claudine rivest
Ma recherche artistique s’ancre dans le besoin d’entrer en contact avec l’étrange et le merveilleux.
Mes images se forment à partir d’espaces indéfinis créés par le dépôt spontané de différents médiums choisis selon ma sensibilité du moment. J’ai un intérêt particulier à combiner l’encre et la gouache : l’un pour sa transparence et sa fluidité qui donne profondeur et atmosphère, l’autre pour son opacité et sa texture qui donne corps et matière. Je travaille principalement sur papier parce que c’est un support poreux et malléable. Il peut être usé, gravé, déchiré : il peut être intégré à l’œuvre.
Chaque tableau est une conversation qui évolue entre les effets visuels et mes états intérieurs. Des histoires s’y racontent, s’y révèlent peu à peu. Je cherche à lier les formes émergentes au monde qui les entoure. Ainsi, je tente de prendre corps dans l’image. Tout en donnant des références à la réalité, j’essaie de conserver la force évocatrice des éléments. Ainsi, je souhaite laisser une part de mystère pour que l’œuvre puisse se transformer sous un regard nouveau. Cela laisse aussi au spectateur la latitude de s’y impliquer en y apportant son imaginaire.
Tout est possible.
Participants
Les oeuvres des participants de l'Atelier Sfumato. Depuis 2005.
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